VINASSE, subst. fém.
A. − Gros vin ordinaire, généralement de médiocre qualité. − (...) Patronne, encore une bouteille de votre Nuits-Saint-Georges − Gros-Rouge de l'Hérault... − Vous plaisantez toujours, monsieur Alain. Vous savez bien que le patron achète ces bouteilles chez le propriétaire et qu'il les réserve pour quelques vieux clients comme vous. − Ça va, pas de salade, j'en vends. Ta vinasse c'est du Bourgogne, comme ma prose c'est du français. On s'y connaît tous les deux en contrefaçons, pas besoin de faire du chiqué (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 42). V. bidonner 1ex. 1.
B. − DISTILL., gén. au plur. Résidu de la distillation de liquides alcooliques. Hauts crus fabriqués avec de basses vinasses traitées suivant la méthode de M. Pasteur (Huysmans, À rebours, 1884, p. 29). La vinasse qui forme le résidu de l'opération [de distillation] sera concentrée pour servir à la fabrication de la potasse (Ser, Phys. industr., 1890, p. 334).
Prononc. et Orth. : [vinas]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1765 « liquide trouble provenant d'un vin à demi aigre et qui sert à la préparation du vert-de-gris » (Encyclop.) ; 2. 1808 « résidu de la distillation des moûts fermentés » (Chaptal, Instit. Mém. scienc., p. 186 ds Littré) ; 3. 1832 « vin faible ou de mauvaise qualité » (Raymond) ; 4. 1880 « toute boisson médiocre » (Huysmans, Soir. Médan, Sac au dos, p. 125). Dér. de vin* ; suff. -asse*. (tlfi:vinasse)
- Suffixation. (Schwob1889)
- Vinasse a d'abord un sens technique (XVIIIe) : c'est le résidu d'une distillation. (MCC)