MOMON, subst. masc.
MOMON, subst. masc.
A. Vieilli. [Pendant les fêtes du carnaval] Mascarade, momerie exécutée par des danseurs masqués. (Ds LITTRÉ, DG, ROB.).
P. méton. Bateleur, danseur masqué. Puis viennent les momons (mumming, mummer: mascarades en anglais et en allemand), montés sur des chevaux de bois (MICHELET, Journal, 1835, p.99).
B. Jeu de dés, argent joué aux dés, sans parler, par des porteurs de masques. Il alla en tel endroit où il porta un momon. Il est défendu à celui qui porte le momon de parler. Recevoir un momon. Perdre un momon. Un momon de cent pistoles (LITTRÉ). Au momon le momon est un bouc les joueurs doivent jouer masqués, le Diable n'est pas loin (Jeux et sports, 1967, p.217).
Couvrir le momon. Accepter le pari; au fig. tenir tête à quelqu'un. (Dict. XIXe et XXe s.).
Étymol. et Hist. 1. a) 1480 mommon «jeu de dés auquel on jouait masqué et déguisé, sans parler» (Arch. Nord, B 1701, fo 5 vo ds IGLF: jouant au mommon); 1518 (M. MENOT, Carême de Paris, éd. 1526, fo 103, 2 ds R. du 16e s., t.7, p.119: quod una mulier [...] vadat ad ludum taxillorum, au mommon, avec une masque); b) 1536 moumon «somme d'argent jouée à ce jeu, enjeu» (R. DE COLLERYE, M. de Delà et M. de Deçà, p.143 ds HUG.); c) 1587 fig. couvrir le mommon «accepter le défi, soutenir l'attaque» (LA NOUE, Discours pol. et milit., XXII, p.503, ibid.); 2. a) 1528 mommon «mascarade» (G. D'AURIGNY, Le cinquante-deuxiesme arrest d'amour ds H. ESTIENNE, Deux dialogues..., éd. P. Ristelhuber, t.1, p.220: les priver d'aller en mommon); b) 1611 «compagnie de gens masqués» (COTGR.). Dér. de l'a. fr. et m. fr. mom(m)er (v. momerie); suff. -on* (v. FEW t.6, 3, p.63). Bbg. SAIN. Sources t.2 1972 [1925], p.54.
Même radical que momerie. Momerie avait aussi signifié une sorte de jeux (Littré) / De l'anc. v. momer «se déguiser»; admis Académie 1718, supprimé en 1835 (GR) / Dér. de l'a. fr. et m. fr. mom(m)er (v. momerie); suff. -on* (v. FEW t.6, 3, p.63) (TLFi) /