P. méton. Lieu mal famé surveillé discrètement par la police et où peuvent avoir lieu des arrestations. Je n'avais pas encore pénétré jusqu'aux plus profondes souricières ; je n'avais guère (...) rencontré [dans les cabarets des Halles] que (...) des pauvres diables avinés (Nerval, Bohême gal., 1855, pp. 158-159). Le cabaret de l'Oranger à Montparnasse était une souricière, où la police des mœurs faisait périodiquement des râfles (L. Daudet, Ciel de feu, 1934, p. 261). (TLFi)
C. − Au fig. Piège tendu à quelqu'un pour l'arrêter ou le contraindre à se rendre; danger encouru par une personne mise dans une telle situation. Synon. embuscade, traquenard.− Hé! hé! s'écria-t-il avec un rire qui déchaussait toutes ses dents et faisait ressembler sa figure au museau d'un loup, deux souris dans la souricière ! − Je m'en doutais, dit le soldat. Tristan lui frappa sur l'épaule: − Tu es un bon chat ! (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 549). On arriva à penser que le complot de Georges ne fut qu'une vaste souricière, un piège tendu en grand pour mettre la main sur les dernières réserves monarchistes (La Varende, Cadoudal, 1952, p. 251).
− Arg. (police)
Surveillance policière exercée aux abords de certains lieux mal famés; piège tendu aux malfaiteurs pour les arrêter. Établir, organiser, tendre une souricière; tomber, être pris, donner dans la/une souricière. Florent ne pouvait pas s'être sauvé; il allait revenir ; ce serait très intéressant, de le voir arrêter. Et elle donnait des détails minutieux sur la souricière, tandis que la marchande de beurre et la marchande de fruits continuaient à examiner la maison de haut en bas, épiant chaque ouverture, s'attendant à voir des chapeaux de sergents de ville à toutes les fentes (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 882). Théverand avait été arrêté un matin qu'il était venu voir Gaure (...). Théverand avait voulu se renseigner et était tombé dans la souricière (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 92). (tlfi:sourcière)