Donner, jeter sa langue au(x) chat(s), au(x) chien(s). Renoncer à deviner quelque chose. Je donne ma langue aux chiens, j'avoue mon insuffisance et je m'obstine à ne pas pénétrer pourquoi le baron de Storch (...) n'a plus la confiance du pays (Gobineau, Pléiades, 1874, p. 106). Je croyais avoir un certain flair, et quand je m'étais dit : sûrement non, n'avoir pas pu me tromper. Hé bien, j'en donne ma langue aux chats (Proust, Prisonn., 1922, p. 306). Lucciana : C'est un rébus ? Silvio : Écoute : des navigateurs sont partis du sud de l'Espagne vers le soleil couchant. Ils fileront toutes voiles dehors, toujours droit devant eux, et, un matin, leurs voiles apparaîtront entre les îles grecques. Lucciana : Je donne ma langue au chat (Salacrou, Terre ronde, 1938, I, 4, p. 162). 1676 jeter sa langue aux chiens « renoncer à deviner » (Sév., Lettre, éd. Monmerqué, t. 4, p. 354, n°500), cf. l'expr. bon à jeter aux chiens, s.v. chien ; 1842 donner sa langue aux chiens « id. » (Sue, Myst. Paris, t. 1, p. 333) ; 1845-46 jeter sa langue aux chats « id. » (Besch.) ; 1860 donner sa langue aux chats « id. » (Goncourt, Ch. Demailly, p. 227) (tlfi:chat)