Pagnoter, verbe,arg. a) Empl. intrans. Coucher, dormir. Il vaut mieux qu'il reste pagnoter chez toi, pendant son séjour (...) qu'il n'aille pas dans un hôtel où on remplit des fiches (Le Breton,Rififi,1953, p. 64). Pagnoter avec. Avoir des relations sexuelles avec. J' veux pagnoter avec toi... Combien qu' ça coûte ? (Méténier, Lutte pour amour, 1891, p.201) .b) Empl. pronom. Se mettre au lit, se coucher. Si tu veux pioncer, faut pas te gêner... Mets-toi au pieu... Moi, j'en écraserais bien, je te promets... On peut se pagnoter ensemble, ça n'engage à rien... Frère et soeur, quoi (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 359).− [paɳ ɔte], (il se) pagnote [-ɔt]. Var. (se) pagneuter (L. Daudet, Bacchantes, 1931, p.142), [paɳoete]. − 1res attest. 1. pagnoter a) 1878 pronom. « se mettre au lit » (d'apr. Esn.), b) α) 1883 pagnoter avec qqn (Fustier, Suppl. dict. Delvau, p. 537), β) 1885 « coucher, dormir » (Courteline, Gaîtés esc., Nouv. Malade, p. 281); 2. pagneuter 1931 pronom. « se mettre au lit » (L. Daudet, loc. cit.) ; 1 de pagnot, prob. plus anc., dés. -er, 2 var. de pagnoter. (tlfi:pagnoter)
- Se mettre dans la panier = le lit. (SAIN-TRANCH)
- Littéralement se mettre au panier. (Dech1918)
- P.-ê. (selon Ménage) de soldats de la pagnot(t)e « mauvais soldats », ital. pagnotta « petit pain », ou de l'esp. pagno « chiffon », du lat. panneus, de pannus, mais le franç. a paniot « housse », d'où pourrait venir le mot (P. Guiraud). (GR)
- Ancien verbe argotique, de pagne = linge dans lequel on s'entortille, et par conséquent, drap, toile. (AYN)
- Date des guerres d'Italie et se rattache aux « soldats de pagnotte », sobriquet donné aux soldats italiens à cause du petit pain (pagnotto) qui leur était alloué ; le sens originaire de « pagnotte » n'a pas tardé à se perdre et le verbe a bientôt exprimé l'idée de se coucher, en parlant des soldats. Louis XV, qui aimait à parler argot, l'employait volontiers. (Dauzat1918)
- Argot parisien courant d'avant-guerre. (Dauzat1918voc)