A.− THÉÂTRE. Loge de rez-de-chaussée saillante et arrondie située au bord de l'orchestre et sous le premier balcon. Louer une baignoire (Ac. 1835-1932), prendre une baignoire, baignoire grillée :
6. [Lors de la bataille d'Hernani] l'armée ennemie, dispersée en petits pelotons, occupait le plus grand nombre des loges, le balcon et les baignoires. C'est là qu'elle avait placé son artillerie de sifflets ; c'est de là qu'elle dirigeait ses perfides batteries de ricanemens et de murmures. Musset, « Revue des deux Mondes », 1833, p. 603.
7. Ne sachant que faire de ma triste personne, j'allai à l'Opéra. J'avais besoin d'entendre de la musique et de sentir des harmonies couler dans mon coeur. Je pris une loge de baignoire afin d'être seul et invisible. Du Camp, Mémoires d'un suicidé, 1853, p. 134.
Rem. ,,Se dit aussi d'un billet de baignoire que l'on prend à la porte du théâtre (...). Prendre une baignoire, demander deux baignoires`` (Besch. Suppl. 1845-46). 1833 théâtre, supra ex. 6. (tlfi:baignoire)
- baignoire n.f. THÉÂTRE "loge de théâtre" - TLF, cit. Musset, 1833 ; Lex.[75], PR[77], 1835 ; L, DG, ø d ; GLLF, cit. Duhamel ; R, cit. Proust. Add.DDL
- 1831 - «Valentin aperçut dans une baignoire [...] l'ignoble et sanglante figure de Taillefer.» Balzac, La Peau de chagrin, 214 (Allem) - P.W.
- baignoire n.f. THÉÂTRE "loge de théâtre" - DDL 22, 1831, Balzac [repris in DHR] ; TLF, 1833, Musset ; GLLF, cit. Duhamel.
- 1770 - « Quant à moi, au simple coup d'oeil, et sans me donner les airs d'un connaisseur, je n'ai trouvé à redire qu'aux loges appelées timbales et baignoires [dans le nouvel Opéra], qu'on a coupées dans le massif des piédestaux des deux colonnes dont l'établissement de l'avant-scène est soutenu des deux côtés. » Grimm, etc., Correspondance littéraire, philosophique et critique, VIII, 451-2 (Garnier, 1877-81) - P.E.(bhvf:baignoire)