FLIC, subst. masc.
Pop. et fam. Policier. Flic en uniforme; aller chercher, appeler les flics ; car, ronde de flics. Synon. cogne (pop.), gardien de la paix, poulet (pop.), sergent de ville (vieilli), agent de police. Peut-être deux, trois jours plus tard, on a demandé Courtial au Commissariat... un flic est venu tout exprès... (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 476). Alors, je prendrais un pétard et j'irais descendre un flic sur la place Royale ou avec un peu de chance un milicien (SARTRE, Mains sales, 1948, 2e tabl., 4, p. 30) :
Alors, Roch a dit qu'il connaissait M. Lépine et qu'il allait téléphoner. Les choses ont changé de tournure. On nous a donné deux agents et un flic en civil.
DUHAMEL, Maîtres, 1937, p. 262.
P. ext., dépréc. Personne chargée d'exercer des tâches de surveillance et de répression à l'intérieur d'un organisme. Les flics d'une usine. Et lui aussi quand il va passer le seuil de la maison des syndicats, que surveillent les flics patronaux, il pourra dire : Alors la France finit là... (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 501).
Rem. La docum. atteste la forme vieillie flique. Sale quartier ! (...) on ne peut pas faire un pas sans rencontrer des fliques! (O. MÉTÉNIER, Lutte amour, 1891, p. 188). V'là qu'y casse ma boutique, maintenant ! il la paiera! il la paiera ! ... Maxime, vous allez faire le compte, et s'il ne casque pas les fliques ! (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 6e tabl., 3, p. 261).
Prononc. : [flik]. Étymol. et Hist. [1828 « agent de police » ds ESN.] ; 1836 flique (PARENT-DUCHÂTELET, De la prostitution dans la ville de Paris, I, 137 ds Fr. mod. t. 15, p. 199) ; 1856 flic (MICHEL). Prob. empr. à l'arg. des malfaiteurs all. où flick est attesté dès 1510 au sens de « jeune homme, garçon » (cf. FEW t. 15, 2, p. 143a et F. KLUGE, Rotwelsch ; Quellen und Wortschatz der Gaunersprache und der verwandten Geheimsprachen p. 53, 76, 79 et passim). Fréq. abs. littér. : 91. Bbg. CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, pp. 239-240. DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 10. MONSARRAT (C.). Le Lang. pop. et arg. dans deux rom. de R. Sabatier. Vie Lang. 1974, p. 231. SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 44, 87 ; Sources t. 3 1972 [1930], p. 59. (tlfi:flic)
- Clemenceau used this word in an address, 1907 : Je suis le premier des flics. (MAR)
- Voir personnage de l'adjudant Flick chez COURT. (gb)
- Orig. incert., p.-ê. de l'argot all. flick « garçon » ou de Fliege « mouche, mouchard » ; la forme flic à dard (flicadard, fliquadard, 1866) désignant le sergent armé, va à l'appui de la seconde hypothèse ; P. Guiraud voit dans flique, flic, un déverbal de flica « claquer », p.-ê. du lat. fligere « battre ». (GR)
- De l'allemand Fliege (mouche), importé début XIXe. (GARREAU)
- Anciennement flique, de fliquard = fléchard ou porte-flèche (archet, archet du guet). (AYN)
- Prob. empr. à l'arg. des malfaiteurs all. où flick est attesté dès 1510 au sens de « jeune homme, garçon » (cf. FEW t. 15, 2, p. 143a et F. KLUGE, Rotwelsch ; Quellen und Wortschatz der Gaunersprache und der verwandten Geheimsprachen p. 53, 76, 79 et passim). (TLFi)
- Nom courant des fonctionnaires de police. N'est en rien péjoratif. (Arnal)
- Vidocq disait « fligue » ; il semble que ce terme remonte au Moyen-Age. À cette époque, le « Fligue à dard » était l'archer du guet, porteur des flèches. Ziwès était de cet avis. (Arnal)
- Non péjoratif ; pas outrageant ; cela dépend évidemment de l'intention de celui qui les [poulet et flic] emploie. Ils sont entrés dans la coutume et font partie de notre vie. (Arnal)
- Terme le plus employé pour désigner le policier en général (tenue ou civil) ; n'est pas péjoratif tant qu'on ne lui adjoint pas le qualificatif de sale... Peu à peu remplacé dans le langage des jeunes par keuf. (Michel Alexandre, 1997)
- De l'allemand fliege (mouche) ; le mot viendrait de : fliquedard ou flique à dard. (Armand2012)