DÉBAGOULER, verbe trans.
B.− Au fig., pop. et péj. Proférer une suite de paroles (avec l'idée de précipitation et d'abondance). Il débagoula un torrent d'injures (Ac.1878, 1932). Des hâbleurs, débagoulant, tout haut, des plaisanteries massives (Huysmans, En mén., 1881, p. 31) :
[L'hercule forain] arrondit (...) en guise de porte-voix, les mains autour de sa gueule, et débagoula l'annonce ! À son avis, il n'avait jamais mieux remué la langue. Ohé ! Voici, voilà ! Les mots lui montaient du cœur aux lèvres que c'était un plaisir ; il n'en revenait pas de surprise, ah ! nom d'un chien ! Il jacassa plus d'un gros quart d'heure sans se reprendre, ... Cladel, Ompdrailles, 1879, p. 117.
− Emploi abs. Notre ami le P. Didon qui débagoule sur le divorce et le mariage ! (Flaub., Corresp., 1879, p. 343).
Prononc. et Orth. : [debagule]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1re moitié xvie s. intrans. « proférer des propos injurieux » (Traduction de Térence, 1, fo204 rods Gdf. Compl.) ; 1547 trans. (Navigat. du Compaignon a la bouteille, Comment Bringuenarillis feit crier ds Gdf. Compl.). Dér. de l'a. fr. bagouler « railler grossièrement » (v. bagout) ; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 15. (tlfi:débagouler)