CABOULOT, subst. masc.
A.− Région. (Franche-Comté). Réduit obscur.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe siècle.
B.− Pop. Petit café plus ou moins mal famé, à clientèle régulière. Réfugiés dans une petite salle au fond d'un caboulot très vulgaire (Gide, Journal, 1907, p. 255) :
Il [Zidore] pensait douloureusement à Georgina. Il l'avait cherchée partout, dans tous les bars, les caboulots, les maisons de passe, les boîtes à soldats. Impossible de la dénicher. Van der Meersch, Invasion 14, 1935, p. 178.
PRONONC. : [kabulo].
ÉTYMOL. ET HIST. − Ca 1846 arg. (d'apr. A. Delvau, Dict. de la lang. verte, p. 53). Terme franco-prov. : fr.-comt. caboulo(t) « petit réduit dans une écurie où l'on enferme un jeune animal pour le protéger contre les accidents » (FEW t. 1, s.v. *buta, p. 653b), bressan caboulot « réduit, petit cabaret » (Guillemaut), dial. Belfort caboulot « petite cabane, petite chambre » (A. Vautherin, Gloss. du pat. Châtenois, Belfort, 1890) issu du fr.-comt. boulo(t) « petit local pour animaux » avec syllabe initiale ca- due prob. à un croisement avec cabane* ; boulot est dér. avec suff. lat. -ellu + ittu (> ot, ě entravé étant altéré en o dans la région bourguignonne) d'un celt. *buta « cabane, hutte » que l'on peut déduire de l'a. irl. both « id. », cymrique bod « habitation » (IEW t. 1, p. 148).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 55. (tlfi:caboulot)
- Cabaret infime, pauvre gite : sens du mot dans la Bresse et dans le Jura. (SAINXIX)
- Caboulot n'est pas juste, on devrait dire maison de tolérance ; cette expression a pour berceau le quartier latin. (VIR)
- Le mot a une vingtaine d'années. Au début, il a servi d'enseigne à un petit cabaret modeste du boulevard Mont-Parnasse, puis il a été jeté un jour, par fantaisie, dans la circulation, appliqué à toutes sortes de petits endroits à jeunes filles et à jeunes gens, et il a fait son chemin. (Delvau1866)
- Caboulot a d'abord été au milieu du XIXe le nom d'un cabaret parisien, d'après un mot franc-comtois et bressan désignant un réduit où l'on enferme un jeune animal dans une écurie pour le protéger des accidents. (MCC)
- Mot franc-comtois, « réduit » puis « loge dans une étable », de boulo(t) « petit local pour animaux », p.-ê. du celtique *buta « hutte » ou, d'après Guiraud, de boulin « trou du colombier » (de boule), et initiale ca-, p.-ê. due à un croisement avec cabane. (GR)