RAFALÉ, -ÉE, RAFFALÉ, -ÉE, adj.
B. − Au fig., vx, pop. [En parlant d'une pers.] Qui a subi des revers de fortune ; pauvre, démuni, misérable. Il a eu des jours où il est resté couché, trompant la faim avec une cigarette. Il a eu un camarade de chambre plus raffalé que lui, restant deux jours au lit sans manger, et l'affreux est qu'il l'entendait rêver qu'il mangeait (Goncourt, Journal, 1859, p. 575). Un homme vêtu de brun cannelle, tout rafalé sous sa casquette (Arnoux, Écoute, 1923, p. 58).
[P. méton.] Il y en avait aussi de lugubres [des hommes], la mine rafalée, serrant dans leur poing crispé les trois ou quatre journées sur quinze qu'ils avaient faites (Zola, Assommoir, 1877, p. 761).
− Empl. subst. masc. Homme ruiné et déchu. J'étais un père pour elle, un père noble qui la laissait battre de l'oeil devant les jeunes gens riches, mais devant des pauvres, devant des raffalés comme ça, pouah ! Zut ! Raca ! (Huysmans, Marthe, 1876, p. 19).
Prononc.: [ʀafale]. Étymol. et Hist. 1. 1810 arg. « qui a tout perdu au jeu » (d'apr. Esn.) ; 1828-29 « misérable, désargenté » (Vidocq, Mém., t. 2, p. 44) ; 2. 1845 mar. « qui a subi des rafales » (d'un navire) (Besch.). Dér. de rafale* ; suff. -é*. (tlfi:raffalé)
- Se dit proprement du navire qui a subi une rafale et figurément du matelot affaibli ou privé de tout. (SAINXIX)