PIERREUSE
II. − Subst. fém., arg. et pop., vieilli. Prostituée de bas étage. Synon. gadoue (vieilli). Ils parlaient des pierreuses, les filles à deux sous, sur les pierres de taille à deux cents pas de la porte de notre chétive maison (Stendhal, H. Brulard, t. 2, 1836, p. 406). Hâve, de dix ans plus vieille, les paupières gonflées et sanglantes (...), le désordre effaré d'une pierreuse qui sort d'une chasse de police, c'est Fanny (A. Daudet, Sapho, 1884, p. 281). V. gadoue ex. de Goncourt.
Prononc. et Orth. : [pjε ʀø], fém. [-ø:z]. Étymol. et Hist. 3. 1807 subst. fém., arg. police pierreuse « prostituée, opérant parmi les matériaux des bâtiments en construction, notamment du Louvre en 1802 » ds Esn. ; 1808 (Hautel). (tlfi:pierreuse)
- pierreuse n.f. arg. ARG. PROSTIT. "prostituée" - E, 1802-07 ; TLF, 1807 ; DFNC, déb. 19e ; L, ø d.
- 1792 - «[...] les tribunes étoient, à l'ordinaire, entrelardées de brigands, de barboteuses, de pierreuses, de toupies ramassées dans les rues du Pélican et Jean-S.-Denis [...]» [Le Père Duchêne de la rue Pavée], Le Père Duchêne fout son bonnet de travers, 2 - P.E.
- Corr.FEW (8, 318b), GLLF, Lex.[79], GR[85], TLF (1808, D'Hautel)
- 1807 - «PIERREUSE. Prostituée, vile courtisane, raccrocheuse dans le plus bas degré.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, II, 231 (Slatkine) - P.E (bhvf:pierreuse)
- Parce qu'elle bat son quart sur le pavé de 7 à 11 heures. (VIR-PARIMP)
- Des pierres des chantiers de construction. (GR)