mot – définition – relations – citations – dates – commentaires
date : 1914 registre ancien : 8 registre moderne : 8 fréquence : 36
blairer & se blairer ; ≠ ne pas blairer ; ne pas pouvoir blairer ; ne pas pouvoir se blairer – v.tr.
Apprécier, supporter, aimer, souffrir, sentir (fig.) ; < ≠ne pas aimer, détester, avoir horreur de, ne pas supporter, se détester (construction négative très majoritaire)
ANG : to detest
Synonyme : détester, haïr, ne pas aimer Famille : blair- (nez)
• 1950
en temps normal, avec Nathalie, ils ne pouvaient pas se blairer
1950. Ainsi soit-il
• 1957
Apparemment, je lui étais sympathique. Ça me changeait de celles que ne me blairent pas
1957. Les eaux troubles de Javel
• 1917
Les Boches sont au-dessus de ma tête, comme j'avais sous mes pieds des Boches quand j'étais en première ligne… Oui… Ben, je peux pas blairer ça
1917. La guerre sous terre
• 1961
Si c'est pas malheureux ! fit Dédé la Seconde en hochant la tête. Un type qu'a fait la guerre dans l'Intendance […] C'est depuis, peut-être, qu'il ne peut pas blairer l'uniforme
1961. Des fruits, des fleurs et du plomb
• 1953
Toi qui peux pas blairer les gradés, t'auras l'air fin avec ta sardine
1953. Allons z'enfants
• 1977
Il a enlevé l'éclat avec une épingle et s'est mis tout seul un pansement en disant : « Ça va, ça va, du balai, la conne », à l'infirmier qu'il peut pas blairer.
1977. Faut pas rire avec les barbares
• 1979
chaque fois qu'il voyait un « Arabe » – homme, femme, enfant – il essayait de l'écraser. Il a foutu un véhicule en l'air à ce petit jeu-là, cet abruti, il est parti dans les décors. […] –Les crouilles, je peux pas les blairer !
1979. Chouf ! Ils ont laissé leurs 20 ans en Algérie. Aujourd'hui ils parlent.
• 1976
–Tu n'aimes pas Peraldi, hein ? –C'est mon problème que je puisse le blairer ou pas.
1976. Histoire criminelle de Rafaël Mendoza
<8 citation(s)>
BLAIRER, verbe trans. Pop. [Gén. en constr. négative] Ne pas (pouvoir) blairer. Ne pas (pouvoir) sentir, avoir en aversion : 1. Je suis antimilitariste parce que je ne peux pas blairer les officiers, dit-il [Boris] sur un ton conciliant. Les grivetons, je les aime bien. SARTRE, Le Sursis, 1945, p. 302. [En constr. interr. avec valeur négative] : 2. Poincaré est très populaire... Populaire? Dans votre Paris. Paris n'est pas la France. Il s'est mis bien du monde à dos au Ministère. Crois-tu que le Midi le blaire bien fort, ce cocardier? ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 204. [En constr. affirmative] Rare : 3. Nous qu'avions été jusqu'alors très bien blairés et peinards à l'autre bout de l'arrondissement, bien accueillis, bien tolérés, ... CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 586. Prononc. : [] ou [] harmonisation vocalique. Pt ROB. transcrit uniquement [e] fermé; WARN. 1968 réserve la prononc. avec [] ouvert au lang. soutenu, celle avec [e] fermé au lang. courant. Étymol. ET HIST. [1914 d'apr. ESN.]; 1915 (L. SAINÉAN, L'Arg. des tranchées, p. 116). Dér. de blair*; dés. -er. STAT. Fréq. abs. littér. : 20. (tlfi:blairer) /
Répond à la locution : avoir qqun dans le nez, ne pas pouvoir le sentir (SAIN-TRANCH) / De blair (GR) / Calque de : sentir, ne pas sentir (gb) / date d'au moins dix ans (erreur de Sainéan qui le croit nouveau) (Dauzat1917MdF) / Gauthiot y voit un ancien parisianisme et pas une nouveauté comme le dit Sainéan ; au moins dix ans (erreur Sainéan) (Dauzat1918) / Argot parisien courant d'avant-guerre (Dauzat1918voc) /