BAC(C)HICH, BAK(S)CHICH, (BACHICH, BACCHICH, BAKCHICH, BAKSCHICH), subst. masc.
[En Orient] Gratification, pourboire :
1. « Je puis mettre à votre disposition une centaine de fellahs intrépides qui, sous l'impulsion du courbach et du bacchich, gratteraient avec leurs ongles la terre jusqu'au centre... » T. Gautier, Le Roman de la momie, 1858, p. 156.
2. Là comme partout régnait le funeste système oriental qui commence en Turquie avec le bakschich et finit en Chine avec le squeeze. P. Morand, Bucarest, 1935, p. 23.
En partic. Somme d'argent payée pour obtenir illégalement quelque chose. Synon. pot-de-vin :
3. Combien qui, dans les cafés et les parlotes, émettaient des motions incendiaires et qui, dans les couloirs de la Chambre, composaient avec leurs pires adversaires, tantôt par l'appât d'un bachich, tantôt par snobisme, par besoin de se rapprocher des « huiles »... L. Daudet, La Vie de Clemenceau, 1942, p. 30.
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [bakʃiʃ]. 2. Forme graph. − Lar. 19e écrit bakchiz ou bakchis. Littré note uniquement bakchich. Guérin 1892, s.v. bakchich, signale : ,,On écrit aussi bachich, bakchiz et bakchis.`` En ce qui concerne les dict. mod. on trouve la forme bakchich ds Rob. et Lar. encyclop. ; Quillet 1965 enregistre d'une part bakchiz, d'autre part bakhchich. On trouve en outre bacchich (ex. 1), backchich, bakschich (ex. 2).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1846-48 bakchis (G. de Nerval, Voyage en Orient, 1, 137 − Bossard, 1927 − ds Quem. : Il fallut payer, faire des présents au cheik [...] puis donner des bakchis aux scribes et aux serviteurs); 1858 bacchich, supra ex. 1. Empr. au turc bakšīš « pourboire, don » (FEW t. 19, p. 19b), persan bahšīš du verbe bähšīdän (Lok. 1927, no178) « donner ». STAT. − Fréq. abs. littér. : 17. BBG. − Sandry-Carr. 1963. (tlfi:bakchich)
- bakchich n.m. d'apr. persan CIVIL. Orient"en Moldo-Valachie" - PR[73], 1850 ; Ls, 1860 ; FEW (19, 19b), 1960, Lar. bakchis : BW5, FEW, GLLF, Mat. I, ND3, Rs, TLF, 1846, Nerval ; bakhchich : BW5, FEW, 1899 ; bacchis - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
- 1846 - «Arrivé à l'une des portes de la ville, on s'arrête. Vous avez à soumettre votre podoroge au visa d'un préposé, et à lui donner un bacchis de passage. Le bacchis, une des mille variétés du pourboire, n'est pas obligatoire, mais il exerce une grande influence sur les destinées de votre voyage.» S. Bellanger, Le Kéroutza, cité in A. Joanne, Voy. illustré dans les cinq parties du monde, 92 (Bureaux de l'Illustration) - P.E.
- bakchich n.m. d'apr. persan CIVIL. Orient"pourboire" - FEW (19, 19b), 1960, Lar. ; DHR, 1877 ; absent TLF.1846, Nerval, in GLLF, correspond à bakchis ; cf. Mat. ; bakschisch bacchis : DDL 12, 1846, Bellanger ; bakchis : Mat., 1846-48, Nerval [repris in FEW, TLF, DHR].
- 1828 - «Ici les matelots du mâasch vinrent nous demander le bakschisch.» J.-F. Champollion, Let. et journ., 71 (Christian Bourgois) - P.R.
- 1829 - «Après souper, distribution des bakschisch (étrennes) à nos domestiques.» J.-F. Champollion, Let. et journ. , 188 - P.R.
- bakchich n.m. d'apr. persan CIVIL. Orient"pourboire" - FEW (19, 19b), 1960, Lar. ; DHR, 1877 ; absent TLF.1846, Nerval, in GLLF, correspond à bakchis ; cf. Mat. ; bakschis bacchis : DDL 12, 1846, Bellanger ; bakchis : Mat., 1846-48, Nerval [repris in FEW, TLF, DHR].
- 1829 - «[...] notre drogman ouvrit sa cassette pour y prendre le talari de bakschis que nous voulions donner au poète [...].» J.-F. Champollion, Let. et journ. , 196 - P.R. (bhvf:bakchich)