Le plus souvent au plur., pop. Chaussure. Synon. arg., pop. godasse, grolle, pompe. Il allait chercher la laine pour se la passer sur ses tatanes (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 437). Il soupirait en regardant l'extrémité de ses tatanes (Queneau, Zazie, 1959, p. 140).
− P. méton., loc., pop. À toutes tatanes. Synon. de à toutes jambes, à toutes pompes (arg., pop.). Il a fallu qu'on se carre en trombe... et par derrière... à toutes tatanes ! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 530).
Prononc. : [tatan]. Étymol. et Hist. 1916 « chaussure » (ds Esn.). Var. de titine « bottine » (1840, ibid.), ou abrègement de tartine « chaussure » (1829). Voir Esn. et Cellard-Rey. Fréq. abs. littér. : 16. (tlfi:tatane)
- Ce mot [godasse] a complétement détrôné les anciens vocables : croquenots, godillots, pompes, tatannes. (Déchelette 7 mars 1915 & Déchelette 1918)
- Navire. (AYN)
- Apophonie (i>a) de titine, bottine (pop., 1840) ou de tartine, apocope ; tartane serait syn. de bateau, mais n'a jamais été recueilli. (DHAF)
- Var. de titine « bottine ». (GR)
- Var. de titine « bottine » (1840, ibid.), ou abrègement de tartine « chaussure » (1829). (TLFi)
- « Tatane, que je n'arrive à trouver en vie nulle part, a été communiqué à M. Dauzat, qui se demande : “Tatane (pied) est-il d'origine civile ou militaire ?” et propose que le sens Pied soit un abus du sens Soulier et la forme tatane une altération de tartane, sorte de Bateau. Je crains que tartine mal lu soit la source suffisante de cette donnée trouble. » (Esn1918)
- Civil ou militaire, difficile à dire, mais s'il existait à Paris avant la guerre il y était peu répandu. À Ménilmontant ce sont les soldats venus du front au début de 1916 qui ont apporté ce mot. On peut le soupçonner d'être une altération de tartane (bateau désigne depuis longtemps une grande chaussure et un grand pied) : si c'est le cas il vient de la Provence, pays des tartanes. Mais il reste un doute car on signale en Yonne un cordonnier qui se surnomme depuis longtemps le tartane. (Dauzat1918)