CHOUETTE, adj.
Pop., fam.
A. [En parlant d'une pers.] Qui est d'un commerce agréable ; dont le comportement est digne d'éloges. Vrai alors, si elle te ressemble, elle doit être chouette ta soeur ! (COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, III, 1, p. 224). Mes camarades (...) me disaient : « Elle [la bonne] est vraiment chouette. Pourquoi ne couches-tu pas avec elle ? » (L. DAUDET, La Recherche du beau, 1932, p. 11).
B. [En parlant de qqc.] Qui est parfait en son genre. Vue de mer un peu chouette (G. SAND, Correspondance, t. 5, 1812-76, p. 224) ; un chouette pot-au-feu (ZOLA, La Débâcle, 1892, p. 25) :
(...) On dira ce qu'on voudra, mais tu as de chouettes nénés, ma petite Diane. L. DAUDET, Médée, 1935, p. 49.
En emploi adv. C'est chouette. C'est bien, c'est agréable. S'accoudant sur la barre de la croisée, [Anatole] cria : Très chouette ! (HUYSMANS, Les Soeurs Vatard 1879, p. 119).
En emploi interjectif. Pour marquer la satisfaction, le plaisir. Chouette ! dix bonnes minutes de plus dans mon fauteuil (COLETTE, L'Envers du music-hall, 1913, p. 117).
Prononc. et Orth. : []. Lar. 19e et Nouv. Lar. ill. : ,,on dit aussi quelquefois, mais plus rarement, chouettaud et chouettard``. Étymol. et Hist. 1. Ca 1825 adj. pop. « bon, agréable » (d'apr. ESN.) ; 1830 (Arago ds Larchey cité par QUEM.) ; 2. 1836 subst. (PARENT-DUCHATELET De la prostitution dans la ville de Paris, p. 137 ds SAIN. Lang. par., p. 258 : une fille publique jolie est une gironde ou chouette). Prob. emploi fig. de chouette1* d'apr. le comportement attribué à cet oiseau : cf. a. fr. choëter « faire la coquette » (XIIIe s. ds T.-L.), la métamorphose de la belle jeune femme en chouette dans le songe de Panurge (RABELAIS, Tiers Livre, XIV) et 1770 faire la chouette à qqn « (d'une femme) faire la coquette auprès de quelqu'un » (Lecomte ds Rev. hist. litt., 5, 374 cité par QUEM.) ; cf. aussi l'ital. civitta « chouette » et « coquette, femme légère » XVe s. ds DEI.
STAT. Chouette1 et 2. Fréq. abs. littér. : 335. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 289, b) 690 ; XXe s. : a) 671, b) 404. (tlfi:chouette)
- P.-ê. emploi fig. de chouette = oiseau ; déjà dans Rabelais : jolie comme une belle petite chouette ; cf. aussi ital. civetta « chouette », et « femme coquette ». (GR)
- Prob. emploi fig. de chouette (=oiseau) d'apr. le comportement attribué à cet oiseau : cf. a. fr. choëter « faire la coquette » (XIIIe s. ds T.-L.), la métamorphose de la belle jeune femme en chouette dans le songe de Panurge (RABELAIS, Tiers Livre, XIV) et 1770 faire la chouette à qqn « (d'une femme) faire la coquette auprès de quelqu'un » (Lecomte ds Rev. hist. litt., 5, 374 cité par QUEM.) ; cf. aussi l'ital. civitta « chouette » et « coquette, femme légère » XVe s. ds DEI. (TLFi)
- N'est plus guère en vogue aujourd'hui. (FrançoisPléiade)