FRANQUETTE, subst. fém.,
Vx. Bonne franquette. Façon d'agir simple, sans embarras et sans cérémonie. Je pensais à cet homme épuisé de combats, retrouvant cette bonne franquette (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1907, p. 116).[Clemenceau] plaisait par un manque d'affectation, une bonne franquette, qui le mettaient tout de suite de plain-pied avec les jeunes gens (L. Daudet, Fant. et viv., 1914, p. 29).
− Loc. adv. À la bonne franquette. De manière franche, simple et sans façon. Personne ne veut vivre à cette bonne franquette, comme papa, toi et moi nous viverions [sic] (Balzac, Corresp., 1821, p. 101). Ces pauvres têtes (...) que François de Sales, infiniment plus sage, pacifierait en leur répétant qu'il faut aller avec Dieu comme avec les hommes, « à la grosse mode », « à la bonne franquette » (Bremond, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 469). Le laisser-aller du docteur, à la bonne franquette, était autrement sympathique (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 98).
Rem. On relève la var. vieillie flanquette. C'était un sanctuaire sans façon, bien peuplé ; l'on avait dû s'y entretenir avec la Vierge noire (...) de ses petites affaires (...) y prier à la bonne flanquette, ainsi que chez soi, sans gêne (Huysmans, Cathédr., 1898, p. 457).
Prononc. et Orth. : [fʀ ɑ ̃kεt]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Mil du XVIIes. à la franquette « franchement, tout bonnement » (Mazarinades ds DG) ; 1741 à la bonne franquette (Favart, La Chercheuse d'esprit, sc. 8, p. 34). Prob. dér. normanno-picard de franc3* ; suff. -ette*. Fréq. abs. littér. : 21. (tlfi:franquette)
- franquette (à la bonne -) loc. adv. non conv. ACTION "sans façons" - L (cit.), GLLF, TLF, 1741, Favart ; BEI, 1750 ; FEW (15/II, 167a), 1755 ; DEL, v.1755 ; GR[85], mil.18e. • à la bonne flanquette - FEW, 1808, D'Hautel ; DEL, déb.19e ; TLF, cit. Huysm., 1898 ; GR[85], 19e.
- 1739 - «THIBAULT [...] j'y allons à la bonne flanquette, & je laissons les biaux termes à ceux qui voudront s'en sarvir [...] Toute bête que je sys, je regarde les biaux mots comme des Reguingothes dont on habille les pensées.» Dialogue en forme de compliment entre deux paysans de Nanterre, 4 (Impr. Valleyre) - P.E. (bhvf:franquette)