GODAILLE, subst. fém.
Pop. Débauche de table et de boisson. Ne craignez-vous pas qu'elle [la fête] dégénère, comme les autres, en réjouissances publiques, en godailles et en truandailles ? (Barrès, Cahiers, t. 12, 1919, p. 164).
Prononc. : [gɔdɑ:j]. Durée demi-longue ds Passy 1914, longue ds Barbeau-Rodhe 1930. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1223 goudale « sorte de bière » (G. de Coinci, Miracles de la Vierge, éd. V. F. Koenig, II Dout. 34, 2097) ; b) 1568 goudaille « id. » (Ord. sur la franche foire de Audruick ds Gdf.) ; 2. a) 1650 faire godaille « se livrer à une débauche de table et de boisson » (Mazarinades II, p. 158 ds F. Bar, Le Genre burlesque en France au xviies., Paris, éd. d'Artrey, 1960, p. 30) ; b) 1808 « débauche de table » (Hautel). 1 est empr. du m. néerl. goed ale, goedale proprement « bonne bière » avec substitution du suff. péj. -aille* à la finale -ale (supra 1 b) qui est encore vivante dans les parlers région. (cf. St Pol gŏdāl, Metz godâle ds FEW t. 15, 1, p. 12b) ; 2 peut-être dér. régressif de godailler* au sens élargi de « riboter, boire et manger avec excès » ou continuation de 1 avec contamination sém. de gogaille*. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 159. - Migl. 1968 [1927], p. 194. (tlfi:godaille)
- godaille n.f. non conv. US. ALIM. "débauche de table" - L, DG, ø d.
- 1795 - «On boit à l'avenant toujours du maximum, / Sobres dans la godaille, ayons le décorum.» R. Dupérier, Feuille littéraire utile et amusante, n° 11, 20 floréal an III, 86 - P.E.
- Corr.FEW (15/I, 12b), GLLF, TLF, Lex.[79], GR[85] (1808, D'Hautel)
- 1807 - «GODAILLE. Débauche de bouche, alimens mal apprêtés, mauvaise nourriture, mets de fantaisie.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, II, 17 (Slatkine) - P.E. (bhvf:godaille)