CALICOT, subst. masc.
A.− Au masc. Commis élégant, employé de magasin de nouveautés :
1. Le costume que les Calicots affectaient de porter en 1817, et que Brunet avait reproduit sur la scène, était ainsi composé : bottes ornées d'éperons, pantalon blanc tombant sur la botte, gilet de piqué jaune, habit chicorée à la crème (expression du tailleur d'alors), c'est vert mélangé de blanc. P. Avenel, Les Calicots, 1866, p. 18.
− Au fém., rare. Calicote :
2. « Il s'était fortement épris D'une calicote du Bon Marché. » Bruant1901.
− P. métaph. [En emploi de subst. qualificatif apposé] Vif comme un jeune commis. Avoir l'air calicot. Un certain je ne sais quoi de fringant dans les manières qu'on pourrait définir genre calicot (Baudelaire, Nouvelles hist. extraordinaires, traduit d'E. Poë, 1857, p. 90).
B.− Péj. Employé subalterne de magasin :
3. ... ses compagnes n'avaient pour amants que des rustres, des calicots ou des commis de quincaillerie. Huysmans, Marthe, 1876, p. 26.
Prononc. : [kaliko], fém. [-ɔt]. Étymol. et Hist. 1817 (Eugène, Scribe, Dupin, Le Combat des Montagnes ou la Folie Beaujon, folie-vaudeville en un acte, Paris, chez Mlle Huet-Masson. [parmi les personnages] : Calicot, marchand de nouveautés) ; 1819 calicots émérites (Bazot, Les Cafés de Paris, 96 cité par A. Butler, Les Parlers dial. et pop. dans l'oeuvre de Guy de Maupassant, Genève-Paris, 1962, p. 147) ; 1822 (Le Peintre des coulisses, salons, mansardes, boudoirs..., Paris, p. 177, ibid. : élégant calicot). De calicot « tissu ».
STAT. − Calicot1 et 2. Fréq. abs. littér. : 155.
BBG. − Arv. 1963, pp. 135-136. − Duch. 1967, § 70.13. − Barb. Loan-words 1921, p. 255. − Behrens Engl. 1927, p. 111. − Boulan 1934, p. 102. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 32, 89. − Migl. 1968 [1927], p. 195. − Pt Rob. [Cr. Arveiller (R.). Fr. mod. 1968. t. 36, p. 342]. − Tardel (H.). Das Englische Fremdwort in der modernen französischen Sprache, In : Festschrift 45. Versammlung deutscher Philologen und Schulmänner. Bremen, 1899, p. 382. − Thomas (A.). Nouv. Essais 1904, p. 17. (tlfi:calicot)
- Le mot date de la Restauration, de l'époque où les messieurs de l'aune et du rayon portaient des éperons partout, aux talons, au menton et dans les yeux, et où ils étaient si ridicules enfin avec leurs allures militaires, qu'on éprouva le besoin de les mettre au théâtre pour les corriger. (Delvau1866)
- Populairement et par dénigrement, commis chez les marchands de drap, de bonneterie, de nouveautés ; dénomination venue de ce que ces commis, dans les premières années de la Restauration, laissant croître leur barbe et affectant des airs militaires, furent tournés en ridicule dans une comédie jouée aux Variétés. (Littré)
- Calicot était le nom inventé par Scribe dans Le combat des Montagnes qu'il fit porter à un commis de nouveautés prétentieux et ridicule. (cité par GIR qui ne donne pas sa source)